Traversée maritime

ALGÉRIE FERRIES retombe dans ses travers

ALGÉRIE FERRIES retombe dans ses travers.

Des travailleurs, n’ayant de comptes à régler avec personne, tirent la sonnette d’alarme et demandent l’intervention urgente des hautes sphères de l’Etat pour sauver l’ENMTV, laquelle, faut-il le rappeler, bénéficie ces derniers temps d’un soutien financier important.

L’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) n’en finit plus avec les scandales et le sabotage caractérisé. La leçon des bateaux ayant fait le 1er juin dernier Marseille-Alger avec uniquement 35 véhicules et 75 passagers, le lendemain, Marseille-Skikda avec 21 véhicules et 39 voyageurs n’a pas été retenue. Les sanctions et mesures prises par les pouvoirs publics n’ont pas obtenu les résultats escomptés. Elles n’ont pas non plus donné à réfléchir aux managers de l’entreprise, qui donnent l’impression de naviguer à vue.

La volonté du président Tebboune de booster le secteur du transport maritime, mettre, le cas échéant, un terme aux anciens réflexes, butte sur d’énormes résistances. La preuve : sur le système des agences de l’entreprise aucune place n’est disponible durant ce mois d’août, période de grand rush.

Au grand dam des passagers en partance d’Algérie ou de retour de France ou d’Espagne. Par «magie», le jour des départs, les «mains» en charge du système de réservation libèrent en vain des centaines de places. «Pour des raisons propres à la direction générale de l’entreprise, les agences n’ont pas le droit de vendre de billet le jour du départ», nous confient, sous le sceau d’anonymat, des agents de l’ENMTV, pour lesquels cette pratique est un acte de sabotage. N’admettant plus les dépassements et la destruction de leur entreprise, des travailleurs n’ayant de comptes à régler avec personne tirent la sonnette d’alarme et demandent l’intervention urgente des hautes sphères de l’Etat pour sauver l’entreprise, laquelle, faut-il le rappeler, bénéficie ces derniers temps d’un soutien financier important.

Des récits hallucinants

 

Parlant en connaissance de cause et ayant des documents à l’appui (dont El Watan détient des copies), des marins font un récit qui fait froid dans le dos. Affichant complet depuis plus d’un mois, de nombreuses traversées enregistrent des «trous» et des places vides. Pour illustration, le voyage Oran-Marseille du 5 août courant affiche un déficit de 426 passagers et une quarantaine de véhicules. La traversée Skikda-Marseille du 7 août se fait avec 479 passagers et une quarantaine de véhicules en moins.

Le 9 août, le navire assurant la ligne Alger-Marseille laisse en rade 180 passagers et une quarantaine de véhicules. L’ENTMV ne fait pas mieux le 10 août, puisque le bateau assurant la ligne Béjaïa-Marseille avait 594 places passagers et une centaine pour véhicule disponibles. Le 11 août, le déplacement Alger-Marseille enregistrait des déficits de l’ordre de 138 places voyageurs et 100 engins roulants.

Le lendemain, le voyage Skikda-Marseille s’effectue sans 131 passagers et 15 véhicules. Le 14 du mois rebelote, puisque la traversée Alger-Marseille affichait 248 disponibilités pour passagers et 100 places pour voitures.

Outrés par des pratiques portant de gravissimes atteintes à l’une des plus grandes entreprises publiques nationales de transport, des agents ne s’en arrêtent pas là et tiennent à dénoncer publiquement le «saccage».

Ainsi, le 17 août courant, le bateau assurant la ligne Béjaïa-Marseille est parti avec 126 passagers et 30 véhicules en moins. Le trajet Alger-Marseille du 18 août s’est fait également avec un manque de 230 passagers et 100 véhicules : «Toutes ces places vides apparaissent miraculeusement le jour du départ. Paradoxalement, une note émanant de la direction générale interdit aux agences toute vente de billet le jour J, c’est-à-dire le jour du départ. Ceci n’est que la partie immergée de l’iceberg, car la situation des départs dans le sens France-Algérie est apocalyptique.

Le sabotage fait perdre à l’ENTMV environs 3500 places pour passagers. Le manque à gagner dépasserait les 750 000 euros. La gestion catastrophique des réservations oblige un navire comme Badji Mokhrar à appareiller avec 1600 voyageurs au lieu de 1800, et 600 véhicules en moins. Notre malheur fait le bonheur de nos principaux concurrents. Au lieu de trouver des solutions à la situation critique que traverse l’entreprise, les responsables ne s’occupent que des réservations des amis, des copains et des pistonnés.

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